Aujourd'hui, Samedi 15 mai.
Réveil à 8 heures: je n'ai pas encore pris le rythme de me lever à 5h30 mais cela viendra ... et comme mon appartement communique avec le bureau de l'association situé en-dessous par trois puits de lumière, il m'est de toute façon difficile de dormir après 8 heures samedi compris car cela devient très bruyant.
J'ai beau habité dans un des quartiers les plus calmes de la ville, les fenêtres étant toutes ouvertes (il y a-t'il par ailleurs des vitres ?), le bruit incessant des voitures, des motos et de leur klaxons ne permettrait de toute façon pas d'envisager une grasse matinée !
Pour bien commencer la journée, rien de tel qu'un bon café noir pris au lit afin de profiter encore quelques instants de l'air conditionné ... Je me prépare, met dans les cheveux une guirlande de fleurs de jasmin, achetée la veille au marché central et conservée soigneusement au réfrigérateur, et un bindi entre les sourcils qui au contraire des marques de kumkum et de turméric n'a pas un sens religieux mais est purement esthétique.
9 heures, je descend au bureau faire un tour pour dire bonjour (je ne travaille pas aujourd'hui). Il y a toujours des enfants dans le bureau, sages comme des images, qui viennent timidement apporter les résultats de leur année scolaire afin de pouvoir bénéficier d'une nouvelle année de financement. Sharana autorise un seul échec aux examens, afin de motiver les enfants à étudier sérieusement.
11 heures, je retourne pour la deuxième fois à Mother's Packing and Shipping, une petite échoppe qui s'occupe d'envoyer les colis vers l'Europe. Je dois envoyer un colis de 10 kg de cartes postales en Belgique, à vendre au profit d'une autre organization humanitaire. L'accueil y est chaleureux. Sur le mur, entre Ganesh et Vishnu, on y voit Mère Thérèsa, La Vierge Marie et "La Mère", ainsi s'appelle la fondatrice d'Auroville. Ah, j'oubliais, également une pendule en bois Winny l'Ourson et une horloge en plastique rose à l'effigie du petit chat blanc, si célèbre au japon.
J'apporte donc le colis, qu'on réouvre, ré-empaquète minutieusement et recouvre de tissu que l'on coud avec soin. Comme tout cela prend du temps, je décide d'aller faire un tour pour la nième fois au temple de Ganesh qui se situe à l'angle de la rue. Lakshmi est là, comme tous les jours depuis 11 ans. J'y entre pour la première fois: je découvre sur les murs des peintures en reliefs de Ganesh: des reproductions des plus belles statues de Ganesh dans les temples du monde entier ... Quelques bramanes, torse nu avec leur fameux cordon blanc en travers de la poitrine - signe de reconnaissance de la caste - vaquent à leurs occupations.
A la sortie du temple, il y plein de petites échoppes sous les arbres qui vendent des souvenirs de Ganesh bien sûr, mais également de la Mère et de son confrère Sri Aurobindo. On y vend aussi des fleurs, préparées dans de petits paniers composés d'une noix de coco, d'une banane, d'une poignée d'herbe (pour Lakshmi bien sûr) et d'une fleur de lotus - offrandes à déposer dans le temple.
J'achète un bouton de fleur de lotus. Le vendeur me le prépare délicatement: il coupe d'abord la longue tige à une dizaine de centimètres, et ouvre un à un les plus gros pétales. Cette magnifique fleur m'est vendue une roupie ... Je retourne vers l'échoppe, il est bientôt 13h, le colis n'est pas encore prêt.
Je suis tranquillement assise devant la boutique, humant ma fleur de lotus (qui à vrai dire ne sens pas grand-chose) quand un mendiant m'approche en m'exhibant sous le nez la peau de ses jambes et des ses bras terriblement abîmées par une maladie de peau. Cela me rammène brutalement à la réalité.
De retour chez moi sous le soleil brûlant du début d'après-midi, je décide de me faire un repas très européen: des spaghettis au ketchup et du jambon de poulet sous vide acheté la veille dans le plus grand supermarché de la ville (qui ne me change pas beaucoup des petites superettes néerlandaises ...). La seule variété de viande disponible dans ce magasin n'est pas vraiment à mon goût ... c'est peut-être l'occasion de devenir (temporairement) végétarienne !
15h. Je fais une petite sieste au frais sous mon A/C.
16h. Bizarre. On a l'impression que la nuit tombe déjà. Je décide de sortir pour sentir le vent juste avant l'orage. J'en profite pour récupérer les vêtements que j'avais laissé ce matin au "repasseur de rue" qui se trouve juste en façe de la maison (moi qui n'aime pas repasser, je ne vous dis pas comment c'est appréciable !). Le vent se lève. Je me dirige vers la baie du Bengale et m'assois quelques instants sur les rochers à regarder la mer se déchaîner. En quelques minutes, une véritable tempête s'installe. Je me dirige avec peine sous un abri. La pluie, mêlée de sable, entraînée par le vent, fouette le visage. En moins de deux, je me retrouve littéralement trempée. Je rentre chez moi: douche, musique carnatique et encens: de quoi bien commencer la soirée.
Voilà, c'était le compte-rendu d'une de mes journée à Pondy ...
Saturday, May 15
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